Armédia, c'est la famille Crotti, ce sont des ferronniers de Père en Fils spécialisés dans la reconstitution historique depuis 1984.
Aujourd'hui, épées, casques, armures, cottes de maille, bombardes, machines de guerre, haches, fléaux, masses d'armes, dagues, arbalètes et boucliers, mais aussi costumes d'époque sur mesures n'ont plus de secret pour cette entreprise située le long de la rocade de Morez.
La forge est tenue par Stéphane Crotti auquel son oncle vient de temps en temps donner un coup de main.
En arrivant à l'atelier Stéphane nous montre le matériel qui vient de rentrer d'un spectacle organisé par la "Compagnie des Chevaliers de Franche-Comté".
Cette association composée de bénévoles utilise les productions d'Armédia pour se produire un peu partout en France et en Suisse pour faire revivre le Moyen Age au travers de spectacles, de démonstrations de combats, de tournois et même en se rendant dans les écoles pour faire connaitre cette période par le biais d'initiations ludiques auprès des enfants. Ils leur enseignent les rudiments de l'héraldisme et de la calligraphie.
Bombarde,
Bélier,
Cage,
Armures,
Armes,
Blasons.
Drapeaux, costumes, etc. tout est là pour un prochain spectacle.
Revenons à l'entreprise, à la forge, Stéphane nous attendait pour terminer un miton (gantelet) d'une armure en cours de réalisation.
On voit que sur la main gauche, la pièce reliant la protection du poignet à celle de la main est juste ébauchée, au premier plan de la photo.
Stéphane va saisir cette pièce plate avec une pince, en la déplaçant sur l'enclume d'une machine à repousser, il va lui donner la forme attendue.
Il ne restera plus qu'à la riveter pour terminer une main gauche, identique à la main droite.
Monsieur Crotti va maintenant nous présenter les différentes pièces composant une armure.
Commençons par les pieds.
Voici "les solerets". Au Moyen Age, il n'y avait pas de pieds droit et gauche, les pieds étaient similaires, trois tailles (petit - moyen et grand) devaient convenir à tous les chevaliers qui comblaient avec de la paille ou du foin.
Puis c'est le tour de la protection du mollet. Cette partie s'appelle la grève.
On arrive ensuite au "haut de jambe" qui recouvre le genou et la cuisse.
"Les Tassettes" qui protègent les cuisses, sont solidement attachées avec des lanières en cuir à "la braconnière" articulée sur "le plastron" qui recouvre le torse.
"La dossière" recouvre naturellement le dos,
elle comporte également "une braconnière" articulée qui recouvre les fesses.
Mais il faut aussi protèger bras et avant-bras. c'est l'utilité des "spalières" pour les épaules, "hauts de bras", "coudes" et "canons" pour les avant-bras.
Les "spalières" sont fixées sur la cuirasse par des lanières en cuir.
L'armure complète pèse environ 25 Kg.
Certaines pièces de la cuirasse étaient forgées dans de la tôle d'acier de 5 mm d'épaisseur alors que les autres parties n'étaient constituées que d'acier de 1,5 mm.
A noter que chaque armurier marquait les pièces de sa fabrication à l'aide d'un poinçon particulier. S'il fallait rectifier ou réparer une armure, il n'intervenait que sur un des ses propres produits.
Un petit détail, sachant qu'un paysan aisé possèdait au plus deux vaches, le coût d'une armure avoisinait le prix de quarante vaches ce qui limitait à un nombre restreint de chevaliers, la vente de ces armures.
Le chevalier a besoin de l'aide d'au moins un écuyer pour l'aider à revêtir son habit de combat.
L'armure de tête peut-être de différentes sortes suivant les époques et les pays
Mais ce n'est pas fini, il faut encore choisir une épée.
Les lames sont forgées dans un acier plus résistant que celui destiné à la fabrication des couteaux, il doit accepter la trempe et avoir une résilience suffisante pour résister aux chocs des combats.
Vers l'an mil on optait pour des épées de tranche que l'on maniait à deux mains du fait de leur poids, alors qu'à la fin du XV siècle, avec des lames plus fines donc plus légères, on tentait de piquer en s'insinuant dans les défauts de la cuirasse.
Sous cette armure, le chevalier portait un habit de laine matelassée, le "gambison".
Mais, là, nous entrons dans le domaine de Dame Mauricette, la couturière qui réalise tous les costumes, aussi bien pour les besoins de la Compagnie des Chevaliers de Franche-Comté, que pour les ventes aux particuliers qui font réaliser, sur mesures, des costumes pour des mariages médiévaux, ou pour des reconstitutions historiques par exemple.
A l'aide de patrons en papier découpés aux tailles souhaitées, Mauricette coupe le tissus au ciseau électrique et termine à la main.
Elle est capable de produire une robe de A à Z en quatre heures. Surprenant vu la qualité du travail!
Toute l'équipe de monjura.actifforum.com voudrait remercier chaleureusement Mauricette et Stéphane qui lui ont consacré une grande partie de la matinée. Nous leur souhaitons longue vie et prospérité dans un créneau auquel il fallait penser.
Une boutique de vente est ouverte sur RN 5, au début de la rocade de Morez en venant de Saint-Laurent. Lors d'un déplacement dans la région, n'oubliez pas d'aller leur rendre une petite visite.
René JV le 17 juin 2008
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Rémy JV - 17/06/2008
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René JV - 17/06/2008
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Rémy JV - 17/06/2008
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